Le procès en appel du milliardaire Franco-israélien s'ouvre le 29 août 2022 à Genève. Beny Steinmetz est poursuivi pour corruption d'agents publics étrangers dans l'affaire Simandou, le plus grand gisement de fer inexploité au monde. Il a été condamné en première instance en janvier 2022 à 5 ans de prison ferme et au paiement d'une amende de 50 millions de francs suisses.
Des pots-de-vin versés à l'entourage du feu Président Conté
Beny Steinmetz a à travers sa société Beny Steinmetz Group Resources (BSGR) obtenu en 2008, un permis d'exploitation de la mine de fer de Simandou située au sud de la Guinée. Sauf qu'aux yeux de la justice suisse, l'acquisition de ce permis minier a été facilitée par des pots-de-vin. Le magnat aurait versé plusieurs millions de dollars aux proches de l'ancien président guinéen Lansana Conté, notamment sa quatrième épouse Mamadie Touré. En juillet 2008, Beny Steinmetz a obtenu contre toute attente le permis d'exploitation des blocs 1 et 2 de Simandou. Ces deux blocs étaient détenus par l'anglo-australien, Rio-Tinto.
À son arrivée au pouvoir en 2010, Alpha Condé s'est intéressé au dossier. Le dirigeant guinéen a réussi en 2013 à retirer les deux blocs des mains de Beny steinmetz créant au passage un véritable feuilleton judiciaire qui a duré des années. Le 18 mai 2022, le centre international pour le règlement des différends liés aux investissements (CIRDI), a rendu une décision en faveur de l'État guinéen. Selon la décision du CIRDI, BSGR a acquis les blocs 1 et 2 de Simandou au moyen d'un vaste réseau de corruption organisé à travers plusieurs continents. Lors du procès en première instance, Beny Steinmetz a clamé son innocence tout en indiquant avoir obtenu en toute légalité et dans des circonstances complexes ses droits miniers sur le Simandou.