En Guinée, plusieurs bras de mers sont aujourd'hui menacés par les déchets plastiques ou encore d'autres types d'ordures dégageant des odeurs nauséabondes. Au bord de kaporo par exemple, ce phénomène qui prend de l'ampleur dans la capitale guinéenne est, selon plusieurs sources, occasionné par certains citoyens qui y déversent habituellement des ordures ménagères majoritairement composées de déchets plastiques. Une réelle menace qui inquiète plus d'un et alimente les débats.

L'apparition des déchets de tout genre sur les différentes plages ou bordures de mers de Conakry n'est pas un phénomène nouveau. Cependant, ces dernières années, le phénomène a atteint une ampleur inédite qui mérite une attention particulière. A l'instar de certaines plages de Conakry, l'on constate de nos jours toutes sortes d'ordures ménagères déversées au quotidien sur les rivages de kaporo, et ce, malgré les dispositions prises par la direction du port et certaines structures de la localité pour redorer le blason. « Nous sommes fatigués de vivre avec ces ordures, nous nettoyons régulièrement ces bords et récemment nous avons interdit le dépôt des ordures ici au bord de Kaporo mais, ce sont nos parents qui viennent jeter des ordures. On peut faire peur aux enfants mais, avec eux on ne peut dire mots, nous demandons l'aide de l’Etat, il faut qu'il essaye de prendre des dispositions pour nous débarrasser de ces ordures nauséabondes », a dénoncé MLD, jeune riverain de Kaporo. 

Abondant dans le même sens que son prédécesseur, Mariam Cire Soumah, mareyeuse, ne cache pas aussi sa déception face à cette réalité. « Nous en avons marre de ces ordures. C'est faute de moyen qui fait que nous exerçons nos activités ici sinon l'air que nous respirons est pollué. Cohabiter avec ces ordures n'est pas notre souhait, nous sommes conscientes des dangers que cela représente pour notre santé mais, nous ne pouvons rien. Nous prions les autorités de faire face à ce fléau, on ne mérite pas ça » s'est lamenté Mariam Cire Soumah, femme mareyeuse et riveraine de Kaporo.

Pour sa part, Mohamed Camara, pêcheur, estime que cette réalité qui sévit sur les rivages de Kaporo impacte leur activité. «  Quand il y'a trop de saleté en mer, cela nous fatigue nous les pêcheurs car, les poissons évitent les endroits où ces saletés sont énormes. C'est quelque chose qui impacte nos activités. Nous profitons de cette occasion pour interpeller l'Etat, nous n'avons pas les moyens nécessaires pour empêcher le dépôt des ordures ici mais, le gouvernement a des moyens. On les prie de nous aider », a laissé entendre Mohamed Camara, pêcheur à Kaporo. 

A la question de savoir comment sont gérées ces ordures au niveau du port et rivages de Kaporo, madame la directrice du port de pêche apporte des précisions. « Au début, On avait pris une Pme qui venait ramasser les ordures ici chaque fin de mois mais, vu le cout élevé des dépenses, nous ne parvenons plus à continuer sur cette lancée. Avant même l’inauguration de ce port, nous avons procédé à l’assainissement de ces rivages qui sont envahis aujourd’hui par des ordures. A chaque fois que nous nettoyons ces lieux, il s’est avéré que les riverains y viennent tard ou parfois au vu de tous jeter des ordures. Laissez-moi signaler que ces ordures qui envahissent le port et les rivages de Kaporo viennent des autres quartiers indépendamment de notre volonté.  Quand nous nettoyons pendant la saison sèche, on a peu de problèmes mais, pendant la saison hivernale, vous le savez plus que moi que les citoyens jettent des ordures dans les caniveaux qui ont pour parcours final les mers, fleuves, etc. Nous sommes aussi très préoccupés aussi par cette situation. Pendant cette fin d’année, on était censé procédé à l’assainissement de ces lieux mais à cause cette crise de carburant, nous n’avons pas pu le faire », a expliqué Mahawa Sacko, directrice du port de pêche de Kaporo.