Le Comité de pilotage de l'ITIE Guinée s'est réuni pour passer en revue les efforts de la Guinée pour la promotion de la transparence dans les industries extractives, en prélude à la prochaine validation du statut de la Guinée en tant que pays conforme à l'Initiative de Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Cette validation aura lieu le 1er octobre 2025, et l'ITIE Guinée devra "se repositionner et remobiliser tous les acteurs" avant cette échéance, du moins c'est ce que souhaite Pape Alioune Badara Paye, membre du staff de l'ITIE international et conseiller - Afrique francophone.
La Guinée, en tant que pays minier a adhéré à l'ITIE il y a de cela vingt ans. "L'initiative de transparence dans les industries extractives est devenue de nos jours la norme mondiale de bonne gestion des ressources naturelles, pétrolières et gazières. La Guinée a adhéré à cette initiative en tant que pays minier par excellence en avril 2005 pour améliorer la gouvernance dans le secteur minier et permettre l'amélioration de la qualité de vie des citoyens", d'après Mamadou DIABY, secrétaire exécutif de l'ITIE Guinée, s'exprimant au micro de la télévision nationale guinéenne.
L'Initiative de Transparence dans les Industries Extractives est née du constat du paradoxe "Pays riches en ressources naturelles et populations pauvres et même extrêmement pauvres". La plupart des pays riches en ressources pétrolières, gazières et/ou minières ont leurs populations qui vivent en dessous du seuil de la pauvreté.
Dans la majorité des cas, les recettes provenant de ces ressources sont associées à la pauvreté, aux conflits et à la corruption. Cette situation a fait que certains acteurs parlent de "malédiction des ressources naturelles". Cependant, cette situation paradoxale tient plus d'un manque de transparence et de non respect de l'obligation de rendre comptes sur le processus d'octroi de permis et contrats dans ce secteur que de la "malédiction".
C'est pourquoi en devenant membre de l'ITIE, "les pays s’engagent à divulguer des informations sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’industrie extractive – allant des conditions d’octroi des droits d’extraction, à la manière dont les revenus parviennent au gouvernement et profitent à la population".
Au vu du contexte actuel dans le secteur minier guinéen marqué par le non respect de la transparence requise - accords sur le Simandou non divulgués à date, contrairement aux dispositions du Code minier guinéen - la Guinée pourra-t-elle réussir sa prochaine évaluation?