Ce cours d'eau appelé Mayeinket dans Sêkê Oudoula est l'unique cours d'eau qui passe par six (6) districts dont Oudoula centre, Oudoula Koda, Tondji 1, Tondji 2, Tomifra, Kourako Tamba avant de se jeter dans Kènèmanden Gniagassola. Aujourd'hui, les localités servies se voient couper des délices qu'offrait ce cours d'eau.
Selon les habitants, la destruction a commencé lorsqu'une société minière dénommée RRMS s'y est installée pour l'exploitation minière il y a 6mois.
Sékou Camara, le président du district de Sêkê Oudoula parle de la souffrance que traverse sa communauté en ces termes : « Nous voulons exposer notre souffrance, le gouvernement est au courant ou pas nous le savons pas, mais nous ne voulons plus que l'on travaille dans notre cours d'eau. Nos grands-parents ont toujours protégé notre environnement et aujourd'hui, cette société du nom de RRMS est en train de détruire cet héritage. Cette rivière a été coupée, elle peine à servir les autres districts et si elle est détruite c'est une chose qui va détruire notre avenir et celui de nos enfants. Nous n'accepterons pas ça. »
De son côté, le président de la jeunesse tient à rappeler que nul ne refuse la présence d'une société minière responsable dans sa localité. Mais, vu les impacts causés sur l'environnement par ladite société, la communauté n'a d'autre choix que de dénoncer. « Personne ne refuse une société minière, mais celle-ci est venue détruire cette eau. Quand nous l'avons constaté, nous avons fait un écrit au sous-préfet il nous a demandé le prix du carburant afin qu'il transmette au préfet, chose que nous avons exécutée pour ne pas que ça retarde, mais après le travail a toujours continué et nous n'avons pas eu de retour. Et pourtant cette société nous a beaucoup fatigué, leur machine a même écrasé une fois une de nos mamans que nous avons perdu. Nous acceptons d'être délocaliser mais tant que ce n'est pas fait nous ne pouvons pas accepter de laisser la société continuer à travailler dans ces conditions », a fait savoir Fanta Mady Camara.
Par contre, si les habitants de ce district se plaignent de la présence de la société et demandent son départ, ceux du district de Tondji 2 disent tout à fait le contraire. Pour ces derniers, l'environnement a été détruit avant l'interdiction d'utiliser des engins lourds sur les sites, même si cette société faisait partie d'autres sociétés ou groupements présents sur le terrain, elle s'est débrouillée pour avoir le permis et qu'on ne peut pas leur attribuer toute cette faute. Selon le président du district Tondji 2, le district d’Oudoula serait jaloux de ne pas bénéficier des avantages de la société.
À rappeler qu'une mission de la Direction Nationale de l'Environnement avait été sur les lieux. Une mission dont les frais ont été entièrement pris en charge par l'entreprise et qui n'a plus donné suite jusque-là. Quant à nos tentatives de rencontrer les cadres de la société RRMS, elles sont restées vaines.
De Siguiri, Alpha Aliou BALDÉ