Les autorités guinéennes font flèche de tout bois pour le redémarrage des travaux sur le Simandou, le plus important projet minier d’Afrique. Du 11 au 22 janvier 2023, le ministre Directeur de Cabinet à la Présidence de la république de Guinée, à la tête d’une délégation a séjourné en Chine. Objectif, amener tous les acteurs impliqués dans le projet à revenir sur la table de négociation pour une reprise des travaux en mars 2023.
Depuis l'arrivée au pouvoir par coup-d ’Etat du colonel Mamadi Doumbouya, le projet Simandou est en perpétuel arrêt à cause des exigences imposées aux deux géants qui détiennent des permis d’exploitation sur ce gisement de fer. Il s’agit de Simfer, filiale guinéenne de Rio-Tinto qui détient les blocs 3 et 4 de la du gisement et Winning Consortium Simandou qui en détient les blocs 1 et 2. Ces exigences dont la création d’une co-entreprise pour la réalisation et la gestion des infrastructures du projet et la participation non contributive de l’Etat au capital de la co-entreprise ont contribué au blocage et à l’arrêt des travaux. Face à cette impasse, l’Etat guinéen a fait appel en décembre dernier, au géant chinois de la sidérurgie, Baowu Steel pour accélérer la construction des infrastructures ferroviaires et portuaires.
La Chine pour lever le blocage ?
Du 11 au 22 janvier 2023, une délégation du Colonel Mamadi Doumbouya a séjourné en Chine pour essayer de débloquer la situation. Cette délégation était composée de plusieurs hauts commis de l’Etat dont le ministre Directeur de Cabinet de la Présidence de la République, Djiba Diakité et le ministre de l’Economie et des Finances, Moussa Cissé. Cette mission a rencontré le vice-ministre chinois des Affaires Etrangères en raison de l’absence du ministre qui en tournée en Afrique. La délégation a aussi rencontré les responsables de la Banque de Développement de Chine (CDB), de la Banque Import-Export de Chine (Eximbank), de l’Assureur Sinosure et la Banque de Commerce et d’Industrie de Chine (ICBC) pour la mise en œuvre du projet Simandou et le suivi de son financement.
Dans un communiqué publié dans la presse, la Direction de l’Information et de la Communication (DCI) de la Présidence de la République indique que les parties prenantes au projet se sont engagées à redémarrer les travaux des infrastructures au mois de mars prochain ‘‘sous réserve de la finalisation des négociations des documents du projet au plus tard le 28 février 2023’’. Plusieurs recommandations ont été formulées et arrêtées de part et d’autre dont les dernières sont la composition d’une équipe technique de suivi pour l’accélération du financement des projets d’infrastructures de la deuxième phase de l’Accord-Cadre et la mise en place d’une équipe placée sous l’autorité du Ministre Directeur de Cabinet composée de représentants du Ministère des Mines et de la Géologie, de l'Énergie et de l’Hydraulique, du Ministère de l’Économie et des Finances ainsi que les sociétés concernées pour la construction de la raffinerie pour l’identification d’une solution énergétique acceptable pour l’État.
Cette nouvelle annonce de reprise des travaux sur le Simandou vient donc s’ajouter à la longue liste de rebondissements enregistrés depuis l’arrivée au pouvoir de Mamadi Doumbouya. Pour le moment, les yeux restent tournés vers Winning Consortium Simandou et Simfer qui détiennent le plus grand nombre de parts de la Compagnie du transguinéen (CTG), la co-entreprise qui s’occupe de la construction et la gestion des infrastructures ferroviaires et portuaires du projet.