Perte annuelle d’un milliard de dollars due au trafic illégal de minerai en RDC

Des ONG et l'ONU ont récemment publié des rapports révélant le trafic illégal de ressources minières dans l'est de la République Démocratique du Congo. Selon le Trésor américain, la majorité de l'or produit dans ce pays est introduit sur les marchés illégaux de pays voisins, notamment le Rwanda et l'Ouganda.

Ce trafic illégal de minerais prive la République Démocratique du Congo de bénéfices importants issus de la production d'or. Dans une interview accordée au Financial Times, le ministre congolais des Finances, Nicolas Kazadi, a estimé cette perte économique à un milliard de dollars chaque année. Il a également accusé le Rwanda voisin d'être le principal bénéficiaire de ce commerce frauduleux.

Des accusations basées sur des estimations

Toutefois, ces accusations sont basées sur des estimations. Selon Jacques Mukena, spécialiste en gouvernance et économie à l'Institut congolais de recherche sur la politique, la gouvernance et la violence, « il est difficile de savoir quelle quantité traverse les voies illégales. Ce ne sont que des estimations basées sur les exportations du Rwanda et de l'Ouganda. En effet, il n'y a pas de raffinerie d'or en RDC, mais il y en a au Rwanda et en Ouganda. C'est sur la base de l'exportation de ces raffineries qu'on peut estimer plus ou moins la quantité que ces deux pays exportent. Cela ne correspond pas à leur production locale. Cela donne des indicateurs ».

Le département d'État américain a déclaré 2022 que les groupes armés opérant dans l'est de la République Démocratique du Congo tirent principalement leurs revenus de l'or issu de la contrebande. Ces groupes profitent de la fiscalité illégale, du pillage des mines et de la collaboration avec les contrebandiers.

Le 13 janvier 2023, la République Démocratique du Congo a établi un partenariat avec les Émirats Arabes Unis dans le but de mettre fin aux activités illégales liées au trafic d'or. Ce partenariat permettra de transférer de l'or "certifié" entre les deux nations afin de dissuader les pays voisins, en particulier le Rwanda, de soutenir le trafic de ressources.

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