Non-respect du contenu local : des femmes de kaboye (Boké) réclament le départ de leur président de district

Les femmes de Kaboye, localité relevant de Boké, ont envahi ce mardi 28 février, la salle de conférence de la préfecture pour dénoncer l'inaction de leur président de district pour l’emploi des jeunes dans les sociétés minières. Ces femmes très remontées, exigent le départ immédiat de Diamal Diaby qui règne sur le district de Kaboye depuis 17 ans.

 Par ailleurs, les femmes exigent le respect du contenu local par la Société Minière de Boké (SMB), la première exportatrice de bauxite en Guinée. Le préfet de Boké, Seny Silver Camara se dit très préoccupé par cette grogne et assure que des dispositions sont déjà prises pour satisfaire leurs revendications.

 Elles étaient une centaine de femmes à effectuer le déplacement en provenance de Kaboye pour Boké afin d’exposer leurs préoccupations au préfet Seny Silver Camara. Au cours de leur entretien avec le préfet, elles ont exigé le départ de leur président de district l’emploi pour les jeune. Des jeunes qui, selon elles, peinent jusque-là à trouver du travail malgré la présence de SMB dans leur localité.

« Nous avons effectué un premier déplacement pour rencontrer le préfet et il nous a donné rendez-vous pour plus tard mais cela a pris du temps. C'est pourquoi nous sommes venues cette fois sans l’informer. Il a été surpris en nous voyant massivement aujourd’hui. Nous nous sommes entretenus et nous avons trouvé un consensus. Il nous a rassurées par rapport au cas du président de district et pour la société SMB. (…) Le mardi prochain, si tout va bien, nous serons là, autour de la même table avec la SMB afin de trouver une issue favorable pour que nos enfants puissent trouver du travail », a expliqué Gnama Diaby, présidente des femmes.

Plus loin, Rouguiatou Sylla, une autre femme de kaboye très en colère, a mis l’occasion à profit pour énoncer clairement leurs attentes.

« Nous ne demandons pas assez, ce que nous voulons c’est nous débarrasser de notre président de district, il ne fait rien. Nos enfants sont là ils ne travaillent pas et nous on vieillit. C’est eux notre espoir pourtant. A chaque appel d’offre, nos enfants sont soumis à des tests. Certains d’entre-deux réussissent le test mais ils ne sont jamais employés. Avant que ces sociétés ne viennent nous retirer nos terres, elles nous ont promis d’employer nos enfants mais nous réalisons avec le temps que c’est du gros mensonge, ces promesses » a-t-elle laissé entendre.

A la préfecture de Boké, La préoccupation de ces femmes semble être prise en compte. Selon le préfet Seny silver Camara, toutes les dispositions sont déjà prises pour régler le problème.

« C’est un sujet qui date de 2015. Les femmes sont venues me voir à mon arrivée à la préfecture. J’avais même organisé un meeting entre les chargés des relations communautaires de la SMB, UMS et la communauté. C’était dans le but de trouver une solution. Après cela nous avons promis aux femmes qu’en cas d’appel d’offre, elles pourront nous envoyer la liste d’un groupe de personnes pour le test. On avait décidé de les appeler plus tard pour leur faire le point sur ce que j’ai conclu avec les relations communautaires du consortium par rapport à leur cri de cœur. Mais comme je suis trop chargé, j’ai oublié de les convoquer et les chargés des relations communautaires du consortium ne m’ont pas rappelé. C’est pourquoi aujourd’hui quand elles sont venues, je leur ai donné raison. J’ai fait ça parce que je veux prouver que je n’ai rien à attendre du consortium comme le disent certains que j’ai reçu l’argent. C’est pourquoi je suis silencieux. Pour le cas du président de district, j’ai envoyé une mission qui est revenue avec un rapport, je l’ai lu et je l'ai transmis à qui le droit donc je n’attends que des instructions maintenant pour agir ». 

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