Mandiana : pour préserver l’environnement, des femmes productrices de charbon de bois se tournent vers la culture maraîchère

Dans la sous-préfecture de Kantoumanina, une localité où deux activités dévastatrices de l'environnement sont en pleine progression, à savoir l'exploitation artisanale de l'or et la production du charbon.  Mais, malgré la convoitise de ces activités qui représentent une belle opportunité pour les habitants de faire fortune, certaines femmes productrices de charbon ont pris une initiative encourageante pour la préservation de l'environnement.

Au lieu de continuer à pratiquer la coupe abusive de bois pour la production de charbon de bois, elles ont décidé de se tourner vers la culture maraîchère. Une décision qui marque un changement significatif dans leurs activités, car elles ont choisi de s'engager dans une activité agricole respectueuse de l'environnement. La culture maraîchère leur permet aujourd'hui de produire des légumes et des fruits de manière durable, sans nuire aux ressources naturelles.

En optant pour cette pratique, ces femmes contribuent à la préservation des forêts de la localité et à la réduction du réchauffement climatique.

Nafina Diallo est productrice de charbon de bois depuis plusieurs années ; elle revient sur les motivations qui l'ont poussée à s'orienter vers la culture maraîchère. « Je produisais le charbon de bois il y a des années. Mais vu les nombreuses sensibilisations liées à son impact sur l'environnement, mes amis et moi avons décidé d'entreprendre une autre activité rentable. C'est ainsi qu'ensemble nous avons choisi de nous engager dans la culture maraîchère pour nourrir nos enfants. Mais ça n'a pas été un mauvais choix parce que depuis que nous avons commencé cette activité, nous nous sommes rendu compte que c'est la meilleure façon pour nous d'approvisionner les citoyens en légumes de qualité sans pourtant nuire à l'environnement.  Nous exerçons ce travail sans pression de qui que ce soit », a-t-elle expliqué.

En se lançant dans la culture maraîchère, Sona Koulibaly a aussi eu accès à de nouvelles opportunités économiques. La vente de ces produits agricoles lui permet de générer un revenu stable et de subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille. « Quand on venait nous sensibiliser sur les conséquences des coupes abusives du bois, nous étions très allergiques à ses messages.  Et quand nos amis ont décidé de pratiquer la culture maraîchère, à l’époque, je n'étais pas d'avis. Mais, avec la rentabilité de cette activité agricole aujourd'hui, j'arrive à me faire de l'argent plus qu'avant. J'arrive non seulement à prendre soins de ma famille convenablement, mais aussi satisfaire tous mes besoins quotidiens », a laissé entendre Sona Koulibaly.

Avec cette ambition de préserver l'environnement à travers leur nouvelle activité, ces désormais anciennes productrices de charbon de bois contribuent à la sécurité alimentaire de la préfecture de Mandiana en fournissant des produits frais et de qualité aux consommateurs locaux. « Aujourd’hui nous sommes très fières des résultats de notre nouvelle activité, car nous arrivons à produire des légumes de qualité en quantité suffisante que nous envoyons dans les autres localités de Mandiana pour servir les marchés.  C'était notre ambition depuis le début, c'est à dire protéger notre environnement tout en restant utiles pour notre communauté », a fait savoir Naméren Diakité.

Fervent artisan de la lutte contre les pratiques néfastes qui nuisent à l'environnement,  Kerfala Diakité apprécie l'initiative de ces femmes. « Cette initiative mérite d'être saluée et soutenue. Elle démontre la capacité de ces femmes à s'engager dans des activités économiques durables et à promouvoir la préservation de l'environnement. Il est essentiel que les autorités locales et les organisations concernées continuent de soutenir ces femmes dans leur nouvelle entreprise, afin de renforcer leur impact positif sur l'environnement et sur le développement économique de la préfecture », a-t-il déclaré.

L'engagement de ces femmes productrices de charbon de bois de Kantoumanina en faveur de la culture maraîchère est un exemple positif de la manière dont les individus peuvent s'adapter et contribuer activement à la préservation de l'environnement. Leur transition vers une pratique agricole durable témoigne de leur prise de conscience de l'importance de préserver les ressources naturelles pour les générations futures.

De Mandiana,  Souleymane Kato CAMARA. 

Laisser un commentaire