Dans la préfecture de Mandiana, une nouvelle méthode d'extraction de l'or a récemment été mise en place, mais elle suscite de vives inquiétudes quant à la sécurité des jeunes travailleurs. Cette méthode consiste à extraire l'or des puits pleins d'eau en utilisant un groupe électrogène capable d'apporter de l'air, rapporte le correspondant d’Infomineguinee.com dans la préfecture.
Traditionnellement, l'extraction de l'or se fait en utilisant des techniques telles que l'exploitation à ciel ouvert ou l'utilisation de mines souterraines. Cependant, cette nouvelle méthode a été développée dans le but d'exploiter les réserves d'or présentes dans les puits remplis d'eau.
L'idée est d'utiliser un groupe électrogène pour permettre aux mineurs qui se livrent à cette pratique de respirer pendant leur travail au fond des puits pleins d'eau. Mory Kourouma, un jeune ressortissant de Kissidougou, pratique cette activité depuis plusieurs mois. Il explique leur méthode de travail.
« Il y a des puits dans lesquels nous travaillons qui regorgent assez d'or. Donc arrivé à un niveau, l'eau peut jaillir et nous empêcher de continuer l'exploitation. Pour cela, nous avons mis en place cette méthode qui consiste à mettre en marche un groupe électrogène et le connecter à un raccord que nous mettons dans la bouche pour pouvoir respirer pendant le temps que nous mettons à travailler sous l'eau. Ça nous permet d'exploiter convenablement l'or qui se trouve dans les puits quelle que soit la qualité d'eau qui s’y trouve », a-t-il expliqué.
Bien que cette méthode puisse sembler prometteuse en termes d'extraction de l'or, elle présente également des risques significatifs pour la santé et la sécurité des jeunes travailleurs notamment, des accidents tels que des effondrements de puits ou des noyades. Mais ces risques sont minimisés par Mory Kourouma qui estime d'ailleurs qu'il y a des risques dans chaque activité humaine.
« Les gens ne cessent pas de dramatiser ce que nous faisons, pourtant ils oublient que dans chaque activité, il y a des risques. Même ceux qui exploitent les mines souterraines sans eau sont parfois frappés par les éboulements, donc c'est Dieu qui protège les hommes. Depuis que je suis ici ça fait neuf (9) mois, je n'ai jamais assisté à un drame ici. Nous travaillons sans gêne et crainte », a-t-il déclaré.
Malgré le fait que cette nouvelle méthode d'extraction de l’or soit certes très bénéfique, elle n'attire nullement certains orpailleurs qui mesurent le degré des dégâts que cela peut entraîner.
« Moi, je travaille dans les mines depuis près de dix ans, mais je ne me suis jamais intéressé à cette pratique que j'appelle suicidaire. D'abord, utiliser un groupe électrogène dans un environnement où l'eau est présente peut poser des risques d'électrocution. Le groupe aussi peut tomber en panne à tout moment et couper l'air à la personne qui s'y trouve. Je ne peux aucunement oser faire ce travail », martèle Sidafa Diallo.
Pour prévenir les accidents et protéger la vie des jeunes, Karifa Diakité invite les autorités locales à prendre des mesures contre cette pratique.
« Il est essentiel que les autorités locales et les organisations de protection des droits des travailleurs prennent des mesures pour assurer la sécurité des jeunes travailleurs dans cette nouvelle méthode d'extraction de l'or. Il faut impérativement qu'elles sensibilisent les communautés locales sur les dangers associés à cette façon de faire. Les jeunes et leurs familles doivent être informés des risques encourus et des mesures de sécurité à prendre », a-t-il alerté.
La recherche de l'or est une activité économique importante dans de nombreuses localités de Mandiana. Cependant, il est essentiel de trouver un équilibre entre l'exploitation des ressources et la sécurité des travailleurs. La mise en place des normes strictes et la surveillance sans cesse de ces pratiques sont nécessaires pour protéger la vie des jeunes qui travaillent dans les mines artisanales de la préfecture.
De Mandiana, SK Camara