La compagnie minière Bel Air Mining écope d’une lourde pénalité

Dans une lettre signée le 7 juillet 2023 du ministre guinéen des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba, la compagnie minière, Bel Air Mining, s'est vue imposer une amende de 60 215 000 000 GNF (environ 7 000 000 de dollars américains). Cette lourde amende sanctionne la société pour le chavirement d'une de ses barges de transbordement en date du 10 juin 2023 au large de Boffa, dans l'île du Cape Verga où la compagnie a son port d'exportation de la bauxite.

Le chavirement de la barge a provoqué le deversement de "7 502 tonnes de minérai de bauxite", selon la lettre de sanction du ministre Magassouba.

Des circonstances aggravantes

D'après nos sources d'informations, la compagnie a, dans un premier temps, dissimulé l'accident pour éviter justement de se voir sanctionnée pour "pollution marine". Ce serait des pêcheurs locaux qui ont ébruité l'histoire. Suite à cela, le Bureau des Evaluateurs des Qualités et Quantités des produits miniers destinés à l'exportation (BEQQ), dirigé par Moussa NIMAGA a ordonné l'arrêt temporaire des activités d'exportation de la bauxite par la compagnie jusqu'à ce qu'une enquête des services compétents détermine les causes et éventuellement les conséquences possibles du chavirement.

Ainsi, au vu des conclusions de cette "enquête des services techniques compétents de l'adminsitration minière", la peine susmentionnée a été infligée à Bel Air Mining.

Une compagnie dans la tourmente

Depuis le lancement de ses activités en août 2018, Bel Air Mining a rencontré plusieurs problèmes. Le plus crucial de ces problèmes a été "la chute des prix de bauxite, de l'augmentation des coûts de fret et de l'excès de l'offre sur le marché" qui a conduit la société à arrêter ses opérations de mai 2021 à fin février 2023 envoyant ainsi au chômage technique ses 311 employés, et 895 sous-traitants.

Le chavirement de la barge de Bel Air Mining ainsi que l'amende décrétée par le ministre Magassouba viennent donc aggraver ses difficultés et mettre en péril sa continuité d'exploitation. La lettre du ministre exige de la compagnie de lui "faire parvenir un chronogramme de paiement desdites pénalités d'ici le vendredi 14 juillet, 2023". Egalement, "aucune reprise d'activités ne sera autorisée avant le paiement d'au moins du tiers du montant indiqué".

Suite à la sanction imposée par les autoritiés guinéennes, la compagnie aurait entrepris des démarches pour amoindrir l'amende. Elle aurait sollicité l'intervention du "Kountigui" de la Basse Côte, en la personne de Elhadj Sekhouna SOUMAH, notable très influent dans la région.

Le chavirement de la barge de Bel Air Mining risque t-il d'être la goutte d'eau qui fera déborder le vase et mettre fin à une aventure entreprenariale qui n'a quand-même pas manqué de difficultés? Ou bien les autorités guinéennes prendront le récul nécessaire et comprendre que la contiunité d'explitation apporterait mieux et beaucoup mieux aux emplois, au développement local et à l'Etat guinéen que l'amende à laquelle elles tiennent tant?

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