Le PDG de l'entreprise qui exploite la plus grande carrière de sable de Kindia a finalement accepté de se prêter aux questions des journalistes au cours de cette semaine. Un moment de partage qui a permis à l’exploitant de faire le point sur les difficultés rencontrées.

Alpha Yaya Bah et son entreprise exploitent la carrière depuis quelques mois. Ce jeune entrepreneur a mis ses machines dans la carrière pour faciliter le travail. « Nous travaillons avec des machines scientifiquement appelées les pelles hydrauliques. Ce sont des machines avec lesquelles nous dégageons de la latérite pour avoir accès au sable. Nous avons des conducteurs », a déclaré Alpha Yaya Bah. 

RÉDUCTION DES ÉBOULEMENTS 

Selon le jeune PDG, l’arrivée de son entreprise a réduit les éboulements dans la carrière de sable. 

« On ne peut pas travailler sans éboulements même dans les grandes Mines. Avant l'arrivée des machines dans la carrière, il y avait l'exploitation artisanale à travers les pelles. On pouvait enregistrer des dizaines de mort par an. Mais depuis l'arrivée des machines il y a moins de risques d'éboulements et de perte en vie humaine », a affirmé Alpha Yaya Bah. 

LE RESPECT DES NORMES

Les exploitants de la carrière de sable ne badinent pas avec les mesures sécuritaires, comme l’explique Alpha Yaya Bah en ces mots : « Nous arrivons à exiger à ce que les normes soient respectées pour éviter les risques d'éboulements.  Avec le respect des normes sécuritaires qui sont les EPI (équipement de protection individuelle) bien sûr à travers l'appui de la direction préfectorale des Mines de Kindia qui ne ménage aucun effort pour que nous respections les normes. » 

DIFFICULTÉS RENCONTREES

Vu qu’il n'y a pas de rose sans épines, Alpha Yaya Bah et son equipe sont aussi confrontés à d’énormes difficultés.

« Nous rencontrons des difficultés. On peut les classifier en quelques types. On peut parler des difficultés financières à travers nos machines.  Pour les avoir, c’est beaucoup de milliards. Il faut que nous fassions des prêts auprès des micros finances. Il y a aussi l'achat des pièces. C'est extrêmement cher. Avec les recettes qui sont minimes, nous arrivons difficilement à couvrir nos frais mais puisque nous sommes déjà passionnés de cette activité, nous ne voulons pas lâcher », a fait savoir le Boss de la carrière de sable.

RAPPORTS AVEC LA COMMUNAUTÉ ET LES AUTORITÉS 

« Les liens entre la communauté à la base et notre entreprise vont bon train. Nous entretenons également des bons rapports avec les autorités qui sont là pour nous guider. Nous ne sommes pas des spécialistes des Mines mais il y a des cadres au niveau des autorités qui nous conseillent et nous orientent pour que notre entreprise aille de l'avant », a conclu Alpha Yaya Bah. 

L'entreprise locale qui assure l'exploitation de la carrière de sable de Kindia emploie beaucoup de jeunes. Elle n'a pas encore un an d'expérience, mais elle rêve d'élargir ses horizons. 

Ibrahima Sory TRAORE