Ces temps ci, les sachets d'eau minérale et les sacs en plastique deviennent visiblement très récurrents dans les rues de la ville de Kindia.
En dépit de ce phénomène qui menace l'environnement de cette partie du pays, les unités de production d'eau en sachet plastique poussent comme des champignons. Une réalité que déplore le directeur préfectoral de l'environnement et du développement durable de Kindia dans une interview accordée à notre correspondant basé dans la localité.
A l'image de la ville de Dinguiraye, la ville de Kindia est aussi confrontée à la prolifération des déchets plastiques qui inquiète à plus d'un titre les défenseurs de l'environnement, car cette prolifération représente un danger pour l'environnement.
Pour Fara Kamano, directeur préfectoral de l'environnement et du développement durable de Kindia, ce fait résulte de plusieurs facteurs impliquant les citoyens. « Nous sommes franchement débordés par les déchets plastiques. La majeure partie, ce sont des sachets d'eau consommés par la population. La venue de ces unités de production d'eau a eu un impact positif sur la population. Avant on consommait les eaux des cours d'eau. Cela avait comme conséquences les maladies diarrhéiques. Nous avons salué la venue des unités de productions de l'eau minérale, mais cela devient inquiétant, car après usage, ces matières plastiques ne sont pas bien gérées. Elles sont abandonnées dans la nature. D'autres personnes les jettent dans les caniveaux », a dénoncé Fara Kamano.
À en croire le directeur préfectoral de l'environnement de Kindia, la prolifération des déchets plastiques dans la ville ne passe pas inaperçue chez les autorités compétentes. Cependant, malgré tous les efforts fournis par son service, la gestion de ces polluants organiques persistants reste jusque-là un véritable problème. « Les autorités vont souvent vers les propriétaires d'usines pour les sensibiliser et prodiguer des conseils. Quand nous partons vers les producteurs d'eau, nous leur parlons. Ils disent toujours que ce sont des matières biodégradables mais nous constatons que ce sont des matières qui peuvent faire des années sans se dégrader. Et quand elles s'accumulent, vous assistez aux catastrophes. Nous sommes en train de sensibiliser les producteurs d'eau. Ils doivent récupérer 70 ou 80 pourcent des sachets d'eau utilisés en installant des poubelles devant les bars, hôtels, gargotes et marchés. Nous ne parvenons pas jusqu'ici à collecter et recycler les matières plastiques », a commenté Fara Kamano, directeur préfectoral de l'environnement et du développement durable de Kindia.
Un autre fait inquiétant
Plus loin dans ses allégations, le défenseur de l'environnement ne manque de signaler la hausse considérable du nombre d'usines de production d'eau en sachet plastique ne répondant pas aux normes.
Selon lui, plusieurs personnes auraient installé clandestinement ces dernières années des unités de production d'eau dans la cour de leurs concessions et pire, certains forages se trouveraient à 5 mètres des latrines. Une réelle préoccupation qui mérite une attention particulière, car la qualité d'eau consommée par la population soulève de nos jours un autre débat.
De Kindia, Ibrahima Sory TRAORE