Après la suspension des travaux sur la mine de fer de Simandou, la Guinée et ses partenaires parviennent enfin à un accord.

Alors qu’ils étaient suspendus depuis le 10 mars 2022 sous l’ordre du colonel Mamadi Doumbouya, les travaux des compagnies minières Rio Tinto Simfer et Winning Consortium Simandou relatifs à la mise en valeur des gisements de fer du Simandou vont bientôt reprendre. Le gouvernement guinéen et ces companies sont parvenus ce vendredi 25 mars à un nouvel accord.

Le colonel Mamadi Doumbouya avait ordonné le 10 mars dernier, l’arrêt de tous les travaux sur le Simandou pour, dit-il, préserver les intérêts de la Guinée. Le nouvel accord signé ce vendredi 25 mars, ne touche pas les contrats initiaux des deux sociétés évoluant sur le site mais exige d’elles plus de coopération et plus d’efforts vis-à-vis de l’Etat guinéen notamment en ce qui concerne les infrastructures.

Que gagne l’Etat guinéen ?

L’accord du 25 mars va permettre à l’Etat d’être copropriétaire des infrastructures à construire et ce, sans participation contributive. Il s’agira donc de mettre une coentreprise dans laquelle Rio Tinto Simfer et WCS auront chacune 42,5% des parts et l'Etat guinénen aura 15 %. Cette structure se chargera de la construction et de la gestion des infrastructures minières, ferroviaires et portuaires. Le chemin de fer reliera les mines de Simandou de Beyla à Forécariah sur une distance de 670 km. La réalisation de ces infrastructures couteront 15 milliards de dollars. Pour rappel, Winning Consortium Simandou (WSC) détient les blocs 1 et 2 de Simandou tandisque Rio Tinto detient les blocs 3 et 4.

« A la suite d’une longue journée de concertations et de négociations, nous avons signé un accord-cadre fondamental avec Rio Tinto Simfer et l’Etat guinéen pour le développement de Simandou. Cet accord-cadre va permettre le développement conjoint de ce projet, un projet gigantesque. L’effort de tous va permettre une accélération du processus et une reprise du travail dans de meilleures conditions pour que ce projet arrive à maturité et puisse amener plus de développement et plus de richesse en Guinée », a expliqué Fadi Wazni de WCS peu après la signature du nouvel accord.

Pour sa part, le directeur général de Simfer Rio Tinto se dit satisfait de la signature de cette entente entre les différentes parties. Pour Géraud MOUSSARIE, le co-investissement est un bon modèle de développement.

« Nous pensons que le co-développement est un très bon modèle de projet de développement, en partie à cause des grands fonds, des grands capitaux réunis pour apporter l’expertise de chacun. Et on a vraiment hâte de continuer à travailler ensemble avec nos nouveaux partenaires et l’Etat guinéen ».

‘‘Avant, la Guinée avait 0% mais maintenant elle à 15%’’

Le ministre des mines et de la géologie qui a été au cœur des négociations, explique que cette nouvelle entente va permettre à la Guinée d’avoir 15% des mines, du chemin de fer et du port de Moribayah alors que selon lui, la Guinée avait 0% avant la signature de cet accord.

« Ils (WCS et Rio Tinto ndlr…) vont s’occuper de la réalisation des infrastructures ferroviaire et portuaire, c’est-à-dire de Beyla à Forécariah (670 km) et le port en eau profonde à Moribayah (Forécariah), d’une valeur de 15 milliards de dollars. Avant, la Guinée avait 0%, donc 0 GNF. Donc on a négocié et on est parvenu à avoir 15% des rails, 15% du port, 15% des mines. Dans les conventions initiales de base, c’était dit que quand les sociétés construisent ces infrastructures, elles les utilisent jusqu’à 30 ans avant qu’elles ne reviennent à la Guinée », a affirmé Moussa Magassouba, ministre guinéen des Mines et de la Géologie.

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