Colombie – La COP16 sur la biodiversité s’est terminée à Cali sur un goût d’inachevé!

Ouverte le 21 octobre dernier, et prévue de finir le 1er novembre, la Conférence des Parties signataires de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique s'est finalement prolongée jusqu'au samedi 2 novembre, 2024. Et malgré cette prolongation, la COP16 de Cali n'a pas atteint tous ses objectifs.

Interpelée par le Panama, Susana Muhamed, ministre colombienne de l'Environnement, et présidente de la COP16, a fait le constat selon lequel le quorum requis pour poursuivre les négociations n'était plus au rendez-vous. Car, la plupart des délégués avaient couru attraper leur vol retour, après une nuit blanche passée en plénière. Elle déclara, non sans amertume, que les négociations étaient suspendues.

Quel bilan?

En suspendant les négociations, Susana Muhamed reconnaissait également que cela rendait plus faible et plus lent le potentiel des Nations unies de remédier à la crise de la nature qui menace la prospérité de l'humanité. Cependant, quelques avancées avaient néanmoins été obtenues, dont:

  • Un statut renforcé des peuples autochtones: le 1er novembre 2024, les peuples autochtones du monde ont obtenu un statut renforcé dans les négociations des Nations unies sur la diversité biologiques (biodiversité). A cet effet, il a été créé un groupe permanent de représentation des peuples autochtones et des communautés locales au sein de la Convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB). Ces peuples avaient réclamé la reconnaissance de leur rôle de gardiens de la par nature
  • L'adoption d'un texte sur la reconnaissance des "afro descendants"
  • La mise en place d'un fonds multilatéral qui vise à partager avec les pays en développement les bénéfices réalisés par les entreprises grâce au génome numérisé de plantes et animaux de leurs territoires.

Si les avancées susmentionnées ont été obtenues, il faut cependant noter que les négociations ont échouée en ce qui concerne l'atteinte de l'objectif financier principal qui est de porter à 200 milliards de dollars par an les dépenses mondiales d'ici 2030 pour sauver la nature, dont trente milliards d'aide des pays riches. Pour atteindre cet objectif la présidence colombienne de la COP16 avait présenté une feuille de route qui incluait la création d'un nouveau fonds pour la nature, ce que refusent les pays, hostiles à la multiplication des fonds multilatéraux d'aide au développement.

Les discussions avaient également échoué sur le mécanisme de suivi des engagements pris par les 196 pays signataires de la Convention sur diversité biologique lors de la dernière COP15, à Montréal, au Canada.

L'échec des négociations à Cali suscite des inquiétudes quand on sait que 75% des terres et 60% des écosystèmes sont dégradés. Que plus d'un tiers des espèces d'arbres de la planète sont menacées d'extinction, que les espèces disparaissent entre 100 et 1000 plus rapidement qu'avant la civilisation humaine.

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