Le chef de la junte guinéenne a procédé ce samedi 18 mars 2023, à la relance des travaux sur le Simandou, le gigantesque projet de mine de fer à portée mondiale. Cette cérémonie de relance s’est tenue à Moribaya, où le port en eaux profondes est en train d’être construit pour l’évacuation du minerai de fer qui sera extrait à Simandou.
Dans son discours, Mamadi Doumbouya a menacé de retirer le gisement de fer des mains des actuels partenaires industriels de l’Etat guinéen. Pour le président de la transition, la Guinée est enthousiaste de la reprise des travaux mais reste prudente et attend des garanties des maisons mères des compagnies minières.
« Certes, l’Etat guinéen est très enthousiaste concernant la relance des travaux de Simandou. Mais, en même temps, il reste lucide et attend les documents de garantie des maisons mères des partenaires industriels pour le financement du projet Simandou tel que convenu et prévu dans le pacte d'actionnaires signé le 8 mars dernier. Compte tenu de la qualité de nos partenaires industriels, l’Etat reste convaincu que le transguinéen qui était un rêve des pères fondateurs de la Guinée et l’ensemble de nos peuples devient enfin une réalité… Vous avez ma bénédiction pour vous accompagner dans ce projet-là, mais sachez qu’on aura l’œil sur vous. Pour nous, ce projet se fera correctement, on ne le bâclera pas. Simandou est un bijou pour nous, un bijou qu’on ne se séparera pas comme ça… Simandou, ça va se faire comme on a dit dans le contrat, sinon je reprendrais Simandou. On ne va pas brader Simandou », a laissé entendre le dirigeant guinéen.
La Guinée a obtenu aux forceps 15% de participation non contributive au capital de la Compagnie du TransGuinéen (CTG), la co-entreprise chargée de la construction et de la gestion des infrastructures du projet (chemin de fer et port). Les deux détenteurs de permis d’exploitation sur le Simandou (Rio Tinto/Simfer et Winning Consortium Simandou) ne voulaient pas de cette participation gratuite de l’Etat. Ce désaccord a entraîné l’arrêt des travaux sur le Simandou. Pour débloquer cette situation, l’Etat a fait appel au Chinois Baowu, le leader mondial de l’acier. L’arrivée de ce géant chinois a pour objectif la structuration du financement de la co-entreprise. Ce casting du gouvernement de transition a permis la signature du pacte d’actionnaires de la CTG et a favorisé la relance des travaux.
Présent à Moribaya ce 18 mars, le président de Winning Consortium Simandou a rappelé que sa compagnie a massivement investi dans la construction du chemin de fer long de 550 kilomètres. Par ailleurs, Sun Xiu Shun s’est engagé à mettre en exergue le contenu local.
« Nous nous engageons à privilégier les partenaires locaux, à partager les connaissances et à transférer les compétences à nos employés guinéens afin de créer durablement de la valeur en Guinée qui bénéficiera au peuple guinéen pour les générations à venir. WCS reste confiante dans son engagement à garantir que le projet Simandou soit une situation gagnant-gagnant pour toutes les parties, stimulant le développement socio-économique, créant le bien-être pour le peuple guinéen et contribuant à la prospérité du pays », a-t-il dit.
Simandou pour appuyer la lutte contre le réchauffement climatique dans le monde
Pour sa part, le Directeur Général de la branche Minerai et Énergie de Rio Tinto a rappelé que le fer qui sera prochainement extrait à Simandou jouera un rôle important dans la décarbonisation du monde et la lutte contre le réchauffement climatique. Bold Baatar s’est aussi engagé à soutenir les activités au niveau local.
« En tant que leader mondial de l’industrie du fer, Rio Tinto promet de mettre toute son expérience à la disposition de la Guinée et aux projets de développement rapide. Nous allons soutenir des activités au niveau local et national en partenariat avec le gouvernement, nos partenaires industriels, d’autres pays et la société civile tout en ayant la santé et la sécurité de la population en priorité. »