Pour aller vite dans la réalisation des infrastructures du gigantesque projet Simandou, la junte guinéenne fait appel à un nouvel acteur. Dans un communiqué publié sur sa page Facebook, la présidence de la république de Guinée annonce que le géant chinois de la sidérurgie, Baowu Steel est désormais une des parties prenantes à l’accord cadre du 25 mars 2022. Cet accord a permis la création d’une co-entreprise entre l’Etat guinéen et ses deux partenaires, Winning Consortium Simandou et Simfer. Cette co-entreprise dénommée Compagnie Transguinéen (CTG) a pour rôle, la réalisation et la gestion des infrastructures ferroviaires et portuaires du projet Simandou.
Quel rôle pour le nouvel acteur ?
Si le rôle de Baowu Steel n’est pour le moment pas clairement défini, le communiqué de la présidence laisse entrevoir que ses actions se limitent à la Co-entreprise : ‘‘le mégaprojet du minerai de fer de classe mondiale du Simandou franchit une nouvelle étape importante avec la signature le 22 décembre dernier d’un accord commercial (term sheet), qui permet aux partenaires d’enclencher le processus de financement du projet estimé à environ 15 milliards de dollars. L’accord-cadre se renforce ainsi avec la participation du géant chinois, acteur de premier plan mondial de la sidérurgie’’.
Depuis l’arrivée au pouvoir par coup-d’Etat du colonel Mamadi Doumbouya, le projet Simandou est en perpétuels arrêts. Les deux détenteurs de permis d’exploitation Rio-Tinto Simfer et Winning Consortium Simandou semblent démotivés. Ces deux géants qui doivent construire un port en eau profonde à Moribaya (Forécariah) et un chemin de fer de plus de 600 km, n’ont plus le même enthousiasme depuis la signature sous la pression de l’Etat de l’accord pour la création de la CTG.
La participation gratuite de l'Etat au capital de la CTG bloque le projet
la participation non contributive à hauteur de 15% de l'Etat guinéen au capital de la Compagnie Transguinéen est le point qui crispe les positions. Même si Rio-Tinto et Winning Consortium ont accepté cette participation gratuite de l'Etat, il n'est un secret pour personne que cette acceptation est la résultante d'une pression du gouvernement de transition. Avant la signature du protocole d'accord pour la création de cette co-entreprise, le ministre des Mines et de la Géologie avait laissé entendre que la Guinée allait développer le projet Simandou avec ou sans Rio-Tinto et Winning Consortium.